PSYCHANALYSE ET CINEMA - UNE AFFAIRE DE FAMILLE (SHOPLIFTERS)
SÉANCE SPÉCIALE ORGANISÉE PAR LE SÉMINAIRE PSYCHANALYSE ET CINÉMA
« Cela fait deux décennies que le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda, nous offre une filmographie puissante et délicate dont la poésie n’occulte pas le réel. Un réel de notre époque, souvent implacable et devant lequel les personnages nous émeuvent par leur farouche volonté d’y faire face. Son cinéma est porteur d’une très grande modernité par sa façon d’interroger auss bien le devenir d’une enfance laissée assez seule, que l’étoffe contemporaine des liens familiaux. Et ceci dans un contexte précis : un Japon qui connaît, lui aussi, le déclin de traditions particulièrement solides d’antan, sous la percée d’un monde inondé par les gadgets et les valeurs marchandes. Parmi ses œuvres, Une affaire de famille, Palme d’or au Festival de Cannes en 2018, a une place à part. Sans doute l’une de ses mises en scène les plus abouties par sa façon de faire valoir une modalité bricolée de faire famille, résolument hors-norme. Loin de toute idéalisation, les liens qui comptent ici, ne sont pas de sang mais de parole, de nomination, d’attention portée aux marques sur le corps, et de transmission, via un désir singularisé pour chacun. Tel est le fil qui traverse ses films le plus puissants sur la famille, de Nobody knows aux Bonnes Étoiles, en passant par Tel père tel
fils. Nous aurons l’occasion de cueillir les pépites qui recèle cette Affaire de famille lors du débat qui suivra la projection du film et qui viendront éclairer de leur éclat quelques-unes des thématiques qui seront explorées par le Congrès PIPOL 12, « Malaise dans la famille »
UNE AFFAIRE DE FAMILLE (SHOPLIFTERS)
Kore-eda Hirokazu
JP, 120', 2018, VO ST FR/NL
Synopsis : Au retour d'une nouvelle expédition de vol à l'étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D'abord réticente à l'idée d'abriter l'enfant pour la nuit, la femme d'Osamu accepte de s'occuper d'elle lorsqu'elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux jusqu'à ce qu'un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets.
Présentation du séminaire Psychanalyse et Cinéma, initiative de l’ACF-B
Le Séminaire Psychanalyse et cinéma est constitué de praticiens psychanalystes cinéphiles, animés par les questions que posent les œuvres d’art. Cinéma et psychanalyse sont nés à la même époque et dans les deux cas, il s’agit de visionner, entendre un récit fait de creux, de manques ; un récit qui ne montre pas tout, où l’on interroge ce qui nous regarde. Ce séminaire se veut un « work-in-progress » sur les questions que posent le cinéma. Qu’est-ce que les cinéastes nous apprennent du réel en cause dans leur travail, du malaise de l’époque? Qu’est- ce que la psychanalyse doit à l’Art ? Voilà le fil conducteur des conversations que nous proposons en prise directe avec ce que Lacan disait dans son hommage à Marguerite Duras : « toujours se rappeler que l’artiste précède le psychanalyste ».
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